EURL ou SASU : quel statut choisir pour créer son entreprise en solo ?

EURL ou SASU : deux formes unipersonnelles… très différentes

Vous lancez votre entreprise en solo ? Vous avez le choix entre deux formes juridiques :

• L’EURL, version unipersonnelle de la SARL
• La SASU, version unipersonnelle de la SAS

Les deux offrent une responsabilité limitée, une création rapide et un statut juridique rassurant. Mais leurs différences sont nombreuses et influencent votre fiscalité, votre régime social, votre flexibilité ou encore vos perspectives d’évolution.

L’EURL : la sécurité juridique et des charges sociales réduites

L’EURL est encadrée par le Code de commerce. Peu de liberté dans les statuts, mais beaucoup de clarté. C’est un statut rassurant pour les indépendants qui veulent optimiser leurs charges sociales.

• Le dirigeant est travailleur non salarié, affilié à la Sécurité Sociale des Indépendants.
• Les cotisations sociales sont faibles (environ 45 % du revenu net).
• Il faut tout de même cotiser même sans se verser de rémunération.
• La protection sociale est moins généreuse qu’en SASU, notamment pour la retraite et les arrêts maladie.

Ce statut est parfait pour les entrepreneurs souhaitant un cadre stable, sans besoin d’investisseurs ni d’évolutivité rapide.

La SASU : la flexibilité maximale et l’optimisation fiscale

La SASU séduit par sa souplesse statutaire et son attractivité auprès des investisseurs :

• Le dirigeant est assimilé salarié, affilié au régime général.
• Les charges sociales sont élevées (70 à 80 % du salaire net), mais la protection sociale est bien meilleure.
• Aucun salaire ? Aucune cotisation à payer… mais aucune couverture sociale non plus.
• Idéal pour ceux bénéficiant d’allocations chômage ou souhaitant arbitrer entre dividendes et rémunération.

La SASU est taillée pour les entrepreneurs qui prévoient une évolution, des levées de fonds, ou qui veulent bénéficier du régime général.

Côté fiscalité : IR, IS, et dividendes… à bien anticiper

• En EURL, l’impôt sur le revenu est le régime par défaut, avec option possible pour l’impôt sur les sociétés (IS).
• En SASU, c’est l’inverse : IS par défaut, avec option temporaire pour l’IR (limitée à 5 ans).
• Côté dividendes, la SASU est bien plus avantageuse : aucun prélèvement social supplémentaire, uniquement la flat tax à 30 %.
• En EURL, au-delà de 10 % du capital social, les dividendes sont soumis à près de 58 % de charges sociales.

Si vous prévoyez de vous verser des dividendes, la SASU est souvent le meilleur choix.

Chômage et aides : attention aux subtilités

• En SASU, si vous ne vous versez pas de salaire, vous conservez 100 % de vos allocations chômage (ARE).
• En EURL, c’est plus complexe : si vous êtes à l’IR, les bénéfices peuvent être considérés comme un revenu et impacter vos aides.

Il est donc essentiel de choisir selon votre situation actuelle (aides, emploi salarié, ARCE…).

Évolutivité de l’entreprise : SASU plus souple que l’EURL

Si vous prévoyez de vous associer, de lever des fonds ou de vendre votre société, la SASU est nettement plus adaptée :

• Passage vers la SAS très simple
• Cession d’actions plus souple que la cession de parts d’EURL
• Meilleure image pour les investisseurs

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