
Le notariat est en pleine mutation. Face à la multiplication des tâches administratives au sein des offices, des entrepreneurs comme Félix des Rotours réinventent la profession à l’aide de l’intelligence artificielle. Nous l’avons interrogé sur son parcours, sa vision, et les solutions concrètes qu’il développe.
Un profil technique au service du droit
Diplômé de l’X, Félix des Rotours s’est initié à l’intelligence artificielle à travers des travaux de recherche en lecture automatique d’images et en prédiction de séries temporelles. Aujourd’hui, il maîtrise également les modèles de langage (LLM) et leurs applications concrètes. Dès sa sortie d’école, il cherche une opportunité pour valoriser ses compétences. C’est en participant à un concours du Conseil d’État qu’il découvre le monde juridique et identifie son potentiel de transformation.
« Le notariat est une profession très exposée à l’IA. La majorité des documents peuvent être traités automatiquement. Mais ce n’est pas une menace : c’est une opportunité pour recentrer les études sur leur vraie valeur ajoutée. »
L’IA pour libérer le notaire de la charge administrative
En visitant une dizaine d’études notariales dans le cadre d’une mission confiée par le Conseil supérieur du notariat, Félix fait un constat sans appel : une part considérable du travail repose sur des tâches à faible valeur ajoutée.
« On parle de copier-coller dans des fichiers Excel, de recherche manuelle d’informations dans des PDF de 200 pages, ou sur un carnet papier ! »
La mission de son entreprise : automatiser ces tâches répétitives pour recentrer les notaires sur l’accompagnement humain — au moment d’une succession, d’un achat immobilier, d’un mariage ou d’un divorce — là où leur expertise juridique et leur accompagnement émotionnel sont irremplaçables.
Des outils IA concrets, conçus pour les études notariales
Félix et son équipe développent des agents IA spécialisés, intégrés dans la pratique quotidienne du notaire. Par exemple l’analyse complète du dossier de diagnostic techniques, l’analyse des État hypothécaires, ou l’automatisation des obligations LCB-FT. Résultat : un gain de temps estimé entre 30 minutes et une heure par dossier.
« On ne fait pas de chatbot flou. On veut une IA vérifiable, confidentielle et parfaitement intégrée aux besoins des études. »
Parallèlement, l’équipe propose des formations à destination des notaires, en collaboration avec des acteurs du secteur (ADNOV Nemmésis, etc.). Objectif : leur donner les clés pour comprendre les enjeux de l’IA et choisir les bons outils pour moderniser leur étude en toute sérénité.
Un marché ciblé mais à fort potentiel
Le marché cible est clairement défini : 13 000 notaires associés en France, pour environ 8 000 études notariales. Au total, 100 000 personnes travaillent dans ce secteur.
« Ce n’est pas un très grand marché en volume, mais la valeur ajoutée y est très forte. »
À terme, Félix envisage d’élargir son champ d’action à d’autres professions juridiques (avocats, agents immobiliers…) qui partagent les mêmes problématiques d’automatisation. L’international est aussi une option, notamment dans les pays de droit latin comme le Brésil.
Une ambition : simplifier l’administration grâce à l’IA
L’ambition est claire : simplifier l’administration notariale pour permettre aux professionnels de se concentrer sur l’essentiel. Le tout avec une IA concrète, fiable et sécurisée.
« Ce qu’on peut nous souhaiter ? C’est de réussir à recruter un bon juriste pour renforcer notre équipe ! »
À retenir
- L’IA permet d’automatiser jusqu’à 80 % des tâches administratives d’un notaire.
- Les outils développés sont spécifiques au métier et centrés sur l’expérience utilisateur.
- L’ambition n’est pas de remplacer les notaires, mais de les libérer pour mieux les recentrer sur leur cœur de métier.
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